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Une belle journée.

 
La lumière du matin filtrait par les persiennes de la chambre et les fenêtres ouvertes laissaient entrer la chaleur douce des rayons matinaux. Je me levai sans en avoir réellement l'envie mais le chant des oiseaux me donna la motivation suffisante pour me convaincre qu'aujourd'hui serait une belle journée. Illusion mentale à laquelle je me pliai avec grâce pour ne pas à avoir à chercher d'autres prétextes pour me bouger. Une fois sur mes pieds, j'allai ouvrir les volets et respirai une grande bouffée d'air qui embaumait de mille parfums. Le soleil chauffa délicieusement ma peau et une brise passa à coté de moi. Finalement, peut-être que cette journée serait belle et bienveillante. Une heure plus tard, c'était douchée et habillée que je quittai mon appartement en jetant un dernier regard au cadre posé sur le bureau...

 

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On y voyait une jeune et jolie jeune femme exhibant son diplôme fraîchement obtenu à côté d'un magnifique jeune homme au sourire chaleureux en uniforme de l'armée.
Cela faisait déjà 4 ans que Kim Jae-joong avait été porté disparu à la frontière nord coréenne lors d'un exercice pendant son service militaire... Il avait alors 24 ans.
4 ans. Pour moi c'était comme si c'était hier. Mon oppa me manquait terriblement et ne pas savoir ce qui lui était arrivé ne faisait rien pour arranger mon état d'esprit malgré la belle journée qui s'annonçait.
Cependant ce fut d'un pas décidé que je me dirigeai à l'arrêt de bus pour me rendre à l'immeuble de KBS sur l'île de Yeoui-do. C'était là que je travaillais après avoir obtenu mon diplôme et passé un brillant entretien dans l'un des quatre principaux réseaux audiovisuels d'information et de divertissement coréen.
Quand mon frère Jae-joong avait eu connaissance de mon embauche, il avait sauté sur sa moto pour venir me chercher au café dans lequel je travaillais à mi-temps pour finir de payer mon emprunt étudiant. Ensuite il m'avait emmenée dans le meilleur restaurant de notre quartier pour fêter ça. Là nous avions tellement bu que les employés avaient dû appeler un taxi pour qu'il nous ramène à la maison sains et saufs. Une semaine plus tard oppa partait faire son service militaire...
 
                                                                           


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La nuit était totale et silencieuse. Les cinq commandos avançaient tels des fantômes au milieu d'un terrain plat envahi de hautes herbes. A quelques mètres de là, se trouvait la frontière qui séparait la Corée du sud avec son ennemi depuis plus de 50 ans, la République populaire démocratique de Corée. Bien que ce soit un simple exercice sur le terrain, chacun des membres du petit groupe n'en menait pas large du fait de la proximité de la frontière. Tous ? Peut-être pas. Kim Jae-joong était plutôt excité, il aimait sentir en lui les effets de l'adrénaline, d'ailleurs, une fois son service militaire achevé, il avait bien l'intention de s'engager définitivement dans la voix militaire, ou dans la police. Depuis quelque temps, servir son pays dans les forces armées était devenu une obsession pour lui.
 
Aussi silencieusement que possible le petit groupe avançait pour atteindre son objectif situé en haut d'une petite colline. Le but de la mission était simple : arriver les premiers sans se faire repérer par les autres équipes, prendre possession d'une petite cabane et la garder jusqu'à la fin de l'exercice. Tout se déroula parfaitement, Jae-joong jouait à merveille son rôle de chef d'unité et mena ses hommes jusqu'à la cabane.
Ils étaient arrivés les premiers. Les soldats se déployèrent pour défendre le site et attendirent patiemment l'arrivée des autres groupes. Mais ces derniers ne vinrent jamais.
 
Trois jours plus tard, le groupe de 5 hommes fut porté manquant. Une enquête fut menée mais ils avaient disparu corps et biens. On envoya des enquêteurs en Corée du nord, ils ne purent rien apprendre et repartirent bredouilles. Au bout d'un an, l'affaire fut classée faute de preuves. Depuis les familles étaient dans l'attente car aucun corps n'avait pu être retrouvé.
 


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Park Yoo-chun était de mauvaise humeur ce matin. Le jeune homme avançait d'un pas rageur dans les couloirs du NIS et tout le monde dégageait le chemin devant lui de peur de se prendre un coup. Grand et solidement bâti, il avait un visage rond, plutôt enfantin, mais ses yeux reflétaient une détermination sans faille et le faisaient paraître plus vieux que ses 27 ans. Il entra en trombe dans un des bureaux remplis d'ordinateurs qui analysaient les profils d'un nombre incalculable de personnes susceptibles de s'en prendre au soi disant "Pays du matin calme". Là, au fond, de la pièce, se tenait celui qu'on surnommait « Doc », un génie en informatique capable de tout faire où presque avec un clavier entre les mains.
 
Park Yoo-chun se planta devant lui et lui jeta un dossier à la figure. Doc intercepta la liasse de papier juste avant qu'elle ne fasse valser ses lunettes rondes. Son visage resta impassible comme s'il était coutumier des excès de rage de son hubae.
« Tout cela n'est qu'un ramassis de conneries », ragea le jeune homme.
Doc releva la tête et sourit devant la fureur du jeune agent.
Park Yoo-chun avait tendance à s'emporter facilement mais c'était l'un des meilleurs agents de terrain que comptait l'équipe chargée de repérer et attraper les espions nord-coréens qui tentaient encore et toujours de s'infiltrer sur le territoire sud coréen avec l'intention de voler des technologiques innovantes. D'une rare intelligence, il avait la capacité d'anticiper l'action des espions venus du nord pour mieux les contrer. Il détenait jusqu'à maintenant le record d'arrestations au sein du service. Doc était très fier de le compter dans son équipe, c'est pour cela qu'il tolérait assez facilement l'insolence de son agent.
« Sunbae ! » s'indigna Yoo-chun.
- Oui, jeune homme, je comprends parfaitement ce que tu veux dire, mais sur cette affaire nous n'avons pas le choix. C'est Lee Soo-man lui-même qui a fait pression sur nos supérieurs pour que nous soyons chargés de sa protection.
- Mais nous ne sommes pas des gardes du corps...
- Il semble qu'il soit quelque peu paranoïaque, il voit des nord-coréens partout autour de lui. C'est pour cela qu'il fait jouer ses relations au sein du gouvernement pour sa protection tout au long de la campagne pour la présidence de l'Assemblée nationale. Malheureusement nous n'avons pas vraiment le choix et c'est toi qui t'y colles.
- Je déteste ce type, je déteste les politiciens... »
 


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Jung Yun-ho était séduisant et il en avait pleinement conscience. Grand, musclé, grâce la pratique journalière de la musculation, il savait cultiver son charme. Son visage long et fin et ses petits yeux bruns faisaient craquer toutes les jeunes femmes célibataires du service rédactionnel de KBS 1. Toutes, sauf moi : Kim Ha-na.
Ce beau gosse à la voix grave qui aurait pu faire parti d'un boys band hallyu à succès grâce à son physique de jeune premier, avait le don de me taper sur les nerfs. Depuis mon arrivée chez KBS comme journaliste stagiaire, il n'avait cessé de me rabaisser et de me confier des tâches subalternes sans réelle utilité sous prétexte que j'étais la plus jeune et donc d'après lui, juste bonne servir des cafés à mes collègues.
Par la suite et à forces d'efforts, j'avais réussi à me faire une petite place au service des faits divers faute de mieux, mais ce n'était pas grâce aux encouragements du chef Jung qui faisait tout pour me mettre des bâtons dans les roues. J'avais dû lui faire des choses horribles dans une vie antérieure.
 
« Kim Ha-na, puisque vous n'avez rien à faire, allez me chercher un café bien frappé... »
Voilà comment gâcher cette belle matinée ensoleillée à peine arrivée au travail !
Je levai la tête de derrière mon ordinateur et croisai le regard vicieux du superviseur de la rédaction. Jung Yun-ho venait de rentrer dans mon bureau sans frapper comme à son habitude. Il se sentait comme chez lui partout, aussi prétentieux que possible, sûr à 100% de son charisme.
Mes collègues féminines se levèrent toutes à l'unisson et s'inclinèrent respectueusement pour lui souhaiter la bienvenue. Je fus la seule à rester sur ma chaise et à seulement légèrement incliner la tête, une lueur de rébellion dans le regard.
A ma droite, Shim Chang-min, le seul collègue avec qui j'avais forgé de réels liens d'amitié, bouillonnait sur sa chaise. Il lança un regard meurtrier à mon bourreau. Bien qu'assez séduisant à sa manière, il était tout l'opposé du chef Jung. D'un tempérament doux et patient, il était toujours à l'écoute des autres mais souffrait aussi d'une timidité maladive qui faisait fuir toute la gente féminine. Pourtant ses grands yeux qui semblaient toujours un peu tristes le rendaient fort sympathique. Il était mon meilleur ami, celui qui me donnait la force de venir travailler tous les matins dans cet environnement plutôt malsain. La seule chose que j'ignorai encore de lui et que je ne soupçonnais même pas c'est qu'il était secrètement amoureux de moi depuis notre première rencontre. Un amour à sens unique que je n'allais malheureusement pas tarder à découvrir... et à briser par la même occasion bien involontairement d'ailleurs.
Le voyant serrer les poings sur son bureau, je mis ma main sur son bras en signe d'apaisement et lui souris. Il se calma immédiatement et baissa la tête en signe de soumission.
« Alors c'est pour aujourd'hui ou demain ce café, Ha-na shi ? »
Tous les regards féminins de la pièce se posèrent sur moi, accusateurs...
« Oui chef Jung, je vais vous le chercher, répondis-je la voix tremblante de fureur mais résignée. »
 


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Kim Jae-joong se réveilla sans savoir où il était. Tout autour de lui sentait l'humidité et la pourriture, il ne distinguait presque rien et avait froid. Il essaya de changer de position et étouffa un râle de douleur. Son corps était complètement endolori et il avait beaucoup de mal à bouger. Il essaya de calmer sa respiration qui s'était accélérée malgré lui et tendit l'oreille. Pas un bruit ne filtrait, un silence de mort. Il ferma les yeux et se concentra sur ce qui lui était arrivé sur la colline mais sa mémoire lui faisait défaut. Épuisé, il finit par sombrer dans un sommeil agité.


Il fut soudainement réveillé par un sceau d'eau glacée. Quelqu'un le souleva rudement et l'assit violemment sur une chaise. On lui lia les mains dans le dos et lui agrippa les cheveux pour  renverser sa tête en arrière. Il était trop faible pour se révolter et ne put réagir.
Il entendit des voix mais n'arriva pas à comprendre ce qu'elles disaient... Tout à coup, une lumière aveuglante lui explosa au visage. Même les yeux fermés, cela lui était désagréable au point de lui tirer des larmes involontaires.
« Quel est ton nom ? »
La personne qui s'adressait à lui avait un fort accent nord coréen. Il se mit alors à trembler de tout son corps. Il venait de réaliser qu'il était en territoire ennemi, aux mains d'hommes qui n'auraient aucune pitié pour lui. A cette pensée, il se mit à réciter une vieille prière bouddhiste apprise lorsqu'il était enfant et dit mentalement adieu à sa petite sœur sur laquelle il ne pourrait plus veiller désormais. Les coups commencèrent alors à pleuvoir et ne semblèrent plus jamais vouloir s'arrêter.
 


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L'aéroport international d'Incheon, construit sur un polder gagné sur la Mer jaune à 52 km à l'ouest de Séoul était une véritable ruche humaine. Le plus moderne des aéroports asiatiques avait le don d'émerveiller la plupart des voyageurs qui débarquaient en Corée du sud.
Kim Jun-su détestait venir à Incheon.
Trop de personnes, trop d'étrangers et surtout trop d'hommes en uniforme...
Depuis qu'il était arrivé en Corée du sud, trois ans auparavant, parfaitement formé pour sa mission d'infiltration et d'espionnage, il avait dû apprendre à se fondre dans le paysage, former des réseaux, retrouver des anciens agents et les réactiver, en faire disparaître d'autres... TouT cela ne lui posait aucun problème, il s'était fait une raison. Mais aller accueillir de nouvelles recrues ne lui plaisait guère car il savait bien qu'un jour, une de ces dernières pourrait à son tour s'en prendre à lui.
Le rituel était toujours le même, les agents nord-coréens n'entraient plus comme avant clandestinement dans le pays en passant par la frontière le long du 38ème parallèle. Le mythe de la DMZ avait fait long feu... Maintenant, ils entraient par la grande porte avec des identités tellement bien falsifiées qu'il était quasiment impossible de confondre les imposteurs.
 
Kim Jun-su avait accueilli déjà plusieurs fois un « cousin » ou un « ami » coréen parti travailler à l'étranger et qui ayant bien réussi s'en retournait au pays natal pour y dépenser son argent. Les autorités douanières n'y avaient vu que du feu jusqu'à présent... Abrutis !
Il alla attendre patiemment devant la porte qui menait les nouveaux arrivants au terminal.
Autour de lui, les jeunes femmes de toutes nationalités lui jetaient des regards inquisiteurs. Il faut dire que son allure et la couleur de ses cheveux, un rouge cuivré éblouissant, ne passaient pas inaperçues. Le meilleur des camouflages pour un espion est de se faire remarquer, lui avait-on appris. Une fois ce précepte appliqué, il s'était rendu compte que c'était la vérité et de plus, cela lui permettait de pimenter agréablement sa vie amoureuse et de mettre un peu de sel dans les épinards. Dernièrement il avait participé à une campagne publicitaire pour une marque de coloration de cheveux. Son physique avantageux était très vendeur. Il en avait aussi profité pour sortir avec le mannequin qui avait tourné avec lui, une fille certes superficielle mais très bonne au lit.
 
Les passagers venus d'Europe commencèrent à sortir dans le hall du terminal.
Kim Jun-su les balaya des yeux à la recherche de son compatriote.
Un jeune homme grand et mince à l'allure nonchalante attira soudainement son attention. Il avait des lunettes noires, mâchait un chewing-gum et était habillé avec un style particulier qui aurait rendu Taeyang ou G-dragon vert de jalousie. Maquillé à outrance, moulé dans un pantalon en cuir couvert de clous argentés accompagné d'une veste
 léopard cintrée, il avançait entouré de trois gardes du corps à l'allure sévère et déterminée. Derrière eux se traînait un autre homme qui peinait à porter une demi douzaine de sacs bien remplis. Tout ce petit monde se dirigea vers la sortie entouré d'un nombre incalculable de fans qui mitraillaient la vedette et criaient son nom. Dehors, une immense limousine blanche venait de se garer devant la porte. La star s'engouffra dans le véhicule, les gardes du corps montèrent dans les voitures d'escorte alors que l'homme à tout faire mettait les sacs dans le coffre.
Puis le convoi se mit en route sous les cris hystériques des groupies.
 
Le jeune espion avait observé tout ce joli manège d'un œil curieux. Il fut le seul à remarquer une chose : l'homme aux sacs qui attendait patiemment de l'autre coté du trottoir avec un léger sourire aux lèvres. Alors Kim Jun-su n'en crut pas ses yeux. Il avait devant lui le nouvel agent nord coréen désigné pour la mission et ce n'était pas n'importe quel agent, le meilleur qu'il ait connu jusqu'à maintenant, son meilleur ami. Son nom de code était le « Chacal »
 


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Je sortis du café Starbuck situé en face de l'immeuble KBS, les bras chargés de différentes boissons dont une pour mon horrible chef. Combien de fois j'avais rêvé de cracher dedans par pure méchanceté ? Je n'étais jamais allée jusqu'au bout de ma pensée cependant, inutile de me rabaisser à ce point-là. J'estimais valoir mieux que ça.
Alors que j'attendais que le feu pour piétons passe au vert, un convoi impressionnant de berlines noires roula devant moi, précédé de voitures de patrouilles aux gyrophares tourbillonnants. Elles roulaient à vive allure et se dirigeaient tout près de là, vers le Gukhoe, l'Assemblée nationale de Corée, située à deux pâtés de maison. J'avais entendu dire que l'un des candidats à la présidence de l'Assemblée devait tenir un meeting en plein air pour exposer son point de vue en matière de politique intérieure. C'était sûrement lui qui venait d'arriver dans le quartier.
 
Notre rédaction devait envoyer un reporter et un cameraman pour immortaliser la scène. Comme à mon habitude, je m'étais portée volontaire, histoire de prouver mes compétences. Et comme d'habitude, Jung Yun-ho m'avait gentiment ignoré.
 
Un signal sonore m'indiqua que je pouvais m'engager pour traverser l'avenue. Je commençai à avoir mal aux bras tellement les quatre sacs que je portais étaient lourds et encombrants. Si je ne me dépêchais pas un peu, j'allais encore avoir droit à des remarques désobligeantes. Je m'engageai donc quand soudain, j'entendis un crissement de pneu sur ma gauche. Une voiture fonçait sur moi à vive allure. Tous les piétons autour de moi eurent le réflexe de s'écarter en catastrophe alors que je restai totalement tétanisée au milieu de la chaussée. Soudainement, je fus soulevée du sol et me retrouvai sur le trottoir protégée par des bras puissants. La voiture continua son chemin sans faire de victime heureusement alors que j'essayais vainement de reprendre mon souffle. Les bras desserrèrent leur étreinte tout en me permettant de rester debout malgré mes jambes qui avaient du mal à me soutenir.
« Mademoiselle ? Est-ce que ça va ? »
Je levai les yeux humides vers mon sauveur prête à éclater en sanglots que je retenais difficilement.
Je répondis machinalement : « Je vais bien, je vais bien ! 
- Vous êtes sûre ?
- Euh, oui, oui, où... où... sont mes cafés ?
- Ils sont là, répondit une nouvelle voix qui me pétrifia sur place. Je les ai interceptés au vol quand vous les avez lâchés. A priori aucun dégâts de ce côté-là, continua la voix avec humour.
Mon Dieu, cette voix, cette voix... ce n'était pas possible ! Je tournai lentement la tête vers l'homme qui me tendait les sacs. Et à la vue de son visage, tout autour de moi se mit à tanguer et je perdis conscience.
 


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Lee Soo-man relisait une partie de son discours dans la voiture qui le conduisait vers l'esplanade du Gukhoe où l'attendait un immense podium devant lequel une foule de citoyens s'était rassemblée. Dans la voiture qui le suivait, Park Yoo-chun indiquait les derniers ordres à son équipe afin d'optimiser la sécurité du candidat. Encore une fois, il bouillonnait intérieurement. Ce qu'on lui demandait était tout bonnement irréalisable. La foule était trop impressionnante, et il n'avait pas assez d'hommes pour couvrir tout le terrain. Or il avait appris d'une source sûre que quelque chose était en route. Un de ses informateurs, un agent double, l'avait prévu de l'entrée dans le pays d'un espion surnommé le « Chacal ». Cet homme avait commis un grand nombre de crimes à l'étranger mais personne n'avait été capable d'avoir le moindre renseignement susceptible de l'identifier et de l'arrêter. Son entrée dans le pays ne présageait rien de bon et l'agent du NIS espérait secrètement que cela ne concernait en rien cet imbécile de Lee Soo-man.
 

 

 


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Le « Chacal » observait l'arrivée de sa cible au milieu de la foule. Il vit les voitures s'arrêter devant l'entrée du parc du Gukhoe. Le discours n'aurait lieu que dans deux heures, il avait largement le temps de repérer les lieux et de choisir la meilleure option pour accomplir sa mission. Un peu plus loin, Kim Jun-su prenait des photos avec des jeunes femmes qui l'avaient reconnu et qui lui montraient combien elles le trouvaient sexy en se frottant sans ménagement contre lui. Il semblait bien s'amuser mais en fait, lui aussi repérait la disposition de la sécurité et l'emplacement de chaque agent autour du podium.
 


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Je repris mes esprits dans la pièce de relaxation de la rédaction sous les yeux inquiets de Chang-min.
« Ha-na shi, est-ce que tu te sens bien ? » me demanda-t-il d'une voix douce.
Les yeux écarquillés, je lançai des regards effarouchés autour de moi...
« Calme-toi, tout va bien. Tu es en sécurité, continua-t-il patiemment. Deux hommes t'ont ramenée ici et nous ont raconté ce qui s'était passé. Heureusement qu'ils sont intervenus... Grâce à eux, tu es saine et sauve.
- Deux hommes... Où sont-ils ? demandai-je assez violemment.
- Doucement... Ils devaient sûrement avoir des choses à faire, ils t'ont confiée à nous puis sont repartis... »
J'essayai de me lever mais la pièce se mit à tourner autour de moi et je dus me rasseoir, ce qui inquiéta encore plus Chang-min.
«  Que ce passe-t-il ? Il y a un problème ? Il faut que je t'emmène à l'hôpital ?
- Non, non je vais bien mais il faut que je retrouve cet homme !
- Quel homme ?
- Tu ne comprends pas ? Un des hommes qui m'a sauvée, je le connais, je ne peux pas me tromper !!!
- Mais de qui est-ce que tu parles ?
- Kim Jae-joong, lui lançai-je désespérée.. Mon frère ! Il est revenu !
 


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L'allocution de Lee Soo-man allait commencer et la tension des hommes assurant sa sécurité était à son comble. Tout le monde était en place, prêt à l'action. Park Yoo-chun se tenait au plus proche du candidat lors que celui-ci monta sur le podium. Un tonnerre d'applaudissements retentit masquant en partie la musique qui sortait des haut parleurs. Le politicien cala les feuilles de son discours sur le pupitre et ouvrit grand les bras en guise de salut. La foule commença à se calmer et il put commencer sa campagne.
L'agent du NIS n'entendait rien du monologue tant il était concentré sur la surveillance des alentours et les communications qu'il captait à son oreillette. Pour l'instant rien de suspect en vu, la foule était calme et respectueuse.
« - A toutes les unités, rapport de position...
N°1 RAS...
N°2 RAS...

...
N°6 RAS.
...
N°7, à vous...
...
N°7 vous me recevez ? »
Toujours pas de réponse de l'agent N°7. Une goutte de sueur glacée coula dans le dos de l'agent Park. Il balaya du regard la foule et essaya de localiser l'homme qui ne répondait pas à l'endroit où il était censé se trouver. Un peu plus loin sur la droite du podium, il le localisa, il portait une casquette baissée sur ses yeux. Ce dernier lui adressa un geste de la main lui indiquant qu'il avait visiblement un souci d'émetteur radio... Park Yoo-chun se détendit légèrement et lui indiqua par signe à son tour d'aller changer de matériel.
« N°7 a un problème radio, il quitte sa position, N°6 décalez-vous pour surveiller vos deux zones en attendant qu'il se repositionne.
- N°6, compris. »
N°7 avait quitté son poste comme convenu et N°6 venant se placer pour couvrir l'ensemble de la zone sans surveillance.
Le chef de la surveillance concentra à nouveau son attention du l'homme politique qui continuait de parler d'un air passionné sans se soucier de ce qui se passait autour de lui.
 


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Le « Chacal » localisa facilement le responsable de la sécurité. Il connaissait par cœur de le dossier sans reproche de l'agent Parc Yoo-chun. C'était un adversaire comme il les appréciait à la hauteur de ses espérances. La partie allait être serrée mais fort stimulante.
 
Quelques minutes plus tôt, l'espion avait neutralisé un des hommes de Park ayant à peu près sa corpulence et endossé à l'abri des regards ses habits. Malheureusement dans l'altercation, l'oreillette de l'agent était tombée et s'était brisée au sol. Mais il trouva vite une parade qui lui permit de s'approcher encore plus prêt de sa cible. Quand il vit Park le regarder pour comprendre pourquoi son agent ne répondait pas, le « Chacal » lui montra son oreille et fit un geste de croix avec ses deux mains. Park n'y vit que du feu et lui demanda d'aller changer l'appareil en lui indiquant le véhicule de soutien technique. Un sourire en coin, l'espion se fondit dans la foule prêt à réaliser sa mission.
 


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Je me ruai vers le poste de surveillance de l'immeuble pour visionner les caméras qui surveillaient le devant de ce dernier, Shim Chang-min sur mes pas. Je m'adressai un peu brusquement à l'agent de sécurité assis devant une bonne dizaine d'écrans.
« Il faut absolument que je regarde les vidéos qui donnent sur le boulevard. Deux hommes sont sortis de l'immeuble. Il y a une dizaine de minutes. »
L'agent me regarda dubitatif et lança un regard interrogatif à Chang-min. Ce dernier vint à mon aide.
« Nous avons un scoop et nous devons vérifier quelque chose sur les bandes. Si vous nous aidez, nous pourrons vous citer dans notre article. Mais c'est urgent. »
L'appel de la célébrité dut faire son chemin dans le cerveaux de l'agent car il se dirigea vers un ordinateur situé de l'autre côté de la pièce.
« Il y a dix minutes, vous dites ? Voilà c'est le bon timing... »
 
Sur l'écran, on voyait défiler les personnes qui entraient et sortaient de l'immeuble. Il n'était pas facile de repérer une personne précisément car la caméra filmait en grand angle.
Soudainement, je vis mes deux sauveurs qui s'engageaient le long du trottoir et s'éloignaient en direction du Gukhoe. Mais très vite, ils sortirent du champ de la caméra.
 
«  Tu es sûre que ce sont eux ? demanda Chang-min.
- Oui j'en suis sûre. Mais comment faire pour les retrouver, ils doivent être loin maintenant... me désespérai-je.
- Attends, il y a peut-être une solution. Ils semblent se diriger vers le bâtiment de l'Assemblée, là où Lee Soo-man fait son discours. Peut-être que l'équipe chargée de suivre l'événement a filmé quelque chose !
- Chang-min shi, tu es un génie !» lui répondis-je en me jetant dans ses bras.
 Muet de stupeur mais bien trop content que je me presse contre lui ainsi, il ne lui fallut pas longtemps pour répondre à mon étreinte en passant ses bras autour de mes épaules. Sentant venir le malentendu, je voulus me dégager mais il résista un instant avant de me libérer. Je le regardai, le rose aux joues mais les explications viendraient plus tard. Ma priorité du moment était de retrouver mon frère.
 
La chance fut de mon coté ce jour-là, puisque nous réussîmes à retrouver mon frère sur les vidéos tournées par notre équipe. Après avoir passé la foule en revue durant plus de 10 minutes, je réussis à repérer le jeune homme aux cheveux rouges qui accompagnait Jae-joong. Partant du principe qu'ils étaient restés ensemble, c'est en courant, ayant retrouvé mon énergie, que je rejoignais le lieu du discours du candidat à la présidence de l'Assemblée nationale.
 


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Park Yoo-chun n'avait qu'une envie, que le discours touche à sa fin pour enfin souffler un peu... Il fronça soudain les sourcils. N°7 n'avait toujours pas repris sa place. Saisi d'un mauvais pressentiment, il contacta rapidement le véhicule de soutien technique pour savoir si l'agent était passé prendre son nouveau matériel de communication. On lui répondit par la négative. Son sang ne fit alors qu'un tour.
« A tous les agents, Code Rouge, je dis bien Code Rouge... Un agent manque à l'appel. Je pars le chercher, il faut quelqu'un pour me remplacer... »
Quelle guigne, il n'avait pas assez d'hommes pour ce genre de situation d'urgence. Il devrait se débrouiller tout seul... Une tâche quasiment impossible, vu la foule qui s'étendait à ses pieds. C'est en courant qu'il s 'élança, bousculant tout le monde sur son passage, sous les yeux courroucés des badauds.
 


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Au même moment, je me frayai un passage parmi la foule à la recherche de mon frère. Sur le podium, le probable futur président de l'Assemblée continuait à déblatérer ses intentions politiques sur un ton passionné qui hypnotisait tous les gens présents.
Mais moi, j'avais d'autres préoccupations et je commençais à me décourager devant l'ampleur de la tâche. Tout à coup, je repérai le jeune homme aux cheveux rouges à quelques mètres de moi. J'allai me précipiter vers lui quand une chose étrange m'arrêta dans mon élan. Il ne semblait pas suivre ce que racontait l'orateur sur son podium. Son attention était concentrée sur tout autre chose. Je regardai alors dans la même direction que lui et là un peu plus loin, je le vis. Mon frère. Au milieu de la foule. Personne ne faisait attention à lui. Mon cerveau mit un certain temps avant de comprendre ce qu'il tenait dans la main...
 
Kim Jae-joong leva le bras et pointa son arme sur le politicien.
 


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Park Yoo-chun, ne trouva aucune trace de N°7. La panique le gagna. Il regardait dans tous les sens, demandait à ses hommes de lui faire un rapport sur tout ce qui leur paraissait suspect. Rien. Tout avait l'air de bien se dérouler... mais le jeune homme avait l'intuition d'un désastre imminent. Près de lui, il vit un banc. Il monta dessus histoire d'avoir une vue un peu plus dégagée sur la foule. Il la scruta avec insistance essayant de repérer des personnes suspectes... Rien, il ne voyait rien !
Brusquement son regard s'arrêta sur une scène surréaliste : une jeune femme au milieu de la foule tentait, sans grand succès, d'avancer en bousculent tout le monde sur son passage malgré les protestations. Contrairement à ce qu'on aurait pu croire, elle ne se dirigeait pas vers le podium mais s'en éloignait plutôt. L'expression sur son visage ne présageait rien de bon, elle semblait paniquée. L'agent Park la suivit des yeux un instant, incertain puis regarda dans la direction où elle semblait se rendre. Et là, il le vit. L'homme qui braquait une arme en direction de Lee Soo-man.
« A tous les agents, Code Noir, Code Noir, N°1, 2 et 3 couvrez Lee Soo-man, les autres tous au point 5-5-0, homme armé en vue, intervention immédiate !!! »
Tout se précipita à partir de cet instant, les agents du NIS se jetèrent sur le politicien, le mirent à terre et le protégèrent en faisant un bouclier de leur corps.
 
Simultanément, le « Chacal » tira.
 
Park Yoo-chun sauta de son promontoire en hurlant ses ordres.
 


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J'arrivai trop tard. Le public; paniqué, qui s'était enfin rendu compte de la tragédie en train de se dérouler, se mit en mouvement, renversant tous ceux qui n'étaient pas assez forts pour suivre le mouvement. Je luttai de toutes mes maigres forces... Mon frère se laissa entraîner par la foule qui l'éloignait de moi. Soudain, il y eu un coup de feu et tout le monde se jeta à terre.
 
« Que personne ne bouge ! hurla celui que je présumai être un agent de la sécurité, plutôt bel homme (pourquoi me faisais-je cette remarque insensée à ce moment tragique ?) et dont le regard déterminé faisait froid dans le dos. Avec son arme, il visait mon frère qui contrairement aux autres était resté debout.

Les deux hommes s'affrontaient du regard. Mon frère avait un léger sourire aux lèvres comme s'il était sûr de remporter la confrontation. Son bras droit pendait le long de son corps mais tenait toujours son arme. Le tenant toujours en joue, l'autre homme s'avançait prudemment entre les corps allongés au sol. Réalisant rapidement ce qui risquait de se passer, je pris mon courage à deux mains et me relevai doucement sans faire de gestes brusques, histoire d'éviter d'attirer l'attention des deux hommes trop tôt. Concentrés l'un sur l'autre, ils ne me remarquèrent pas avançant vers eux. Quand j'estimai être assez proche de mon frère, je m'adressai à lui :
«  Oppa ? »


Les deux hommes, surpris, se retournèrent vers moi en même temps.
 


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Park Yoo-chun n'en crut pas ses yeux. La jeune femme de tout à l'heure se tenait là, à quelque mètres de l'assassin et ne paraissait pas se rendre compte du danger qu'elle courait à intervenir ainsi en pleine arrestation. Il la vit faire un pas vers les suspect. Instinctivement, il hurla : « Ne bougez plus » et affirma la prise de son arme braquée sur sa cible.
 
Le « Chacal » observa la jeune fille qui se tenait devant lui. Après un bref instant, il se rappela qui elle était. Il lui offrit son plus beau sourire et lui tendit la main.
 


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J'hésitai, puis je fis un pas de plus vers mon frère ayant l'espoir qu'il m'ait reconnu.
 
« Arrêtez-vous » cria Park, n'en croyant pas ses yeux.
 
Mais j'avançai toujours espérant sauver mon frère. Je saisis sa main chaleureuse et la serai très fort. Il me tira violemment contre son torse. Il pointa ensuite son arme contre ma tempe et commença à reculer doucement, m'entraînant avec lui.
 


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Impuissant, l'agent du NIS les regarda partir sans oser intervenir de peur de toucher la jeune femme.
Étrangement, celle-ci ne semblait pas avoir peur. Elle avait le regard déterminé et suivait son ravisseur avec docilité.
« A tous les agents, n'intervenez pas, prise d'otage en cours... Laissez-les passer ! »
 
Le « Chacal » pensait que décidément c'était son jour de chance. Il parvint sans encombre avec son otage jusqu'au véhicule qui arriva sur les chapeaux de roue sur l'avenue, conduite par son compatriote aux cheveux rouges. Il fit monter son otage, s' assit à ses côtés à l'intérieur et ils partirent à vive allure.
 
Entre temps, Park Yoo-chun avait rapidement prévenu Doc au NIS pour qu'il prenne en filature au moyen des satellites mis à leur disposition la voiture du tueur.
 
Ce fut résigné mais le visage de la jeune femme à l'esprit qu'il retourna vers le podium pour prendre des nouvelles de son VIP. Malheureusement, pensa-t-il, celui-ci était sain et sauf.
 

 


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« Tiens, tiens, tu nous as amené de la compagnie », blagua Kim Jun-su.
Le « Chacal » me fixait d'un regard impassible. Bien que je sois un peu inquiète, je ne voulais montrer aucun signe de frayeur.
« Oppa ? m'interrogea-t-il.
- Tu ne me reconnais pas ? répondis-je, les larmes me venant aux yeux.
- Pourquoi ? Nous sommes sensés nous connaître ?
- Tu ... tu es mon frère. Kim Jae-joong, dis-je pleine d'espoir.
»
 
Mon ravisseur lança un regard interrogateur à son acolyte qui l'observait dans le rétroviseur. Ce dernier haussa les épaules en signe d'incompréhension.
 
Soudain, la voiture fit une embardée.
« Merde ! murmura le conducteur... Mec, je crois qu'on a un problème. » Il leva la main. Elle était pleine de sang. Puis il la baissa et s'affala sur le volant. La voiture alla percuter la glissière de sécurité et s'immobilisa plusieurs centaines de mètres plus loin. Durant ce laps de temps, mon ravisseur m'avait protégé de ses bras pour m'éviter d'être éjectée de la voiture par une des fenêtres qui s'était brisée sous le choc.
 
Je levai prudemment la tête et vit mon frère le visage ensanglanté. Il paraissait inconscient. La portière de son coté s'ouvrit brusquement et il fut tiré de la voiture par l'agent qui nous avait laissés partir plus tôt. Ce dernier le jeta sans ménagement au sol. Il semblait être seul, sa voiture garée un peu plus loin. Tout en braquant son arme sur Jae-joong, il me jeta un rapide regard sans doute pour vérifier si j'étais toujours vivante.
 
«  Vous allez bien ? me lança -t-il. Vous pouvez sortir de la voiture ?
Oui, oui je crois », bredouillai-je en essayant des bouger les membres. Rien ne semblait cassé. Cela me rassura. Je m'extirpai lentement du véhicule tout en gardant un œil sur mon frère toujours inconscient au sol.
 
L'autre s'approcha légèrement de moi pour vérifier mon état. Il paraissait vraiment inquiet à mon égard et j'eus soudainement pitié de lui. Cette situation était en partie de ma faute.
 
Alors qu'il me tendait sa main libre pour m'aider à sortir de la voiture, un mouvement nous surprit. Mon sauveur n'eut pas le temps de parer le coup qui lui fit perdre son arme. Cette dernière fut projetée au loin, hors de portée.
 
Mon frère avait repris ses esprits et était passé à l'action. Du sang coulait sur son visage mais cela ne semblait le gêner aucunement.
 


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Park se mit en position de combat. La vie d'un otage était en jeu et il savait qu'il ne pouvait se permettre de perdre. Sa vie et sa carrière en dépendait. Les renforts n'allaient pas tarder à arriver. Il devait tenir jusque là sachant que son adversaire était un combattant hors pair.
Il s'élança vers le « Chacal » qui parât les coups avec une facilité déconcertante. Les bras et les jambes volaient dans un ballet aérien impressionnant de violence. Aucun des deux hommes n'arriva à prendre le dessus durant un moment.
Finalement ce fut Park qui montra le premier des signes de faiblesse et le « Chacal » en profita pour le mettre à terre d'un formidable coup de pied retourné.
L'agent du NIS essaya de se relever mais il était à bout. Il pria pour que l'assassin restât focalisé sur lui et qu'il laissât tranquille la jeune femme. Il essaya de relever la tête pour voir où elle se trouvait, si elle avait eu l'idée de se sauver pendant le combat.
 


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Tétanisée, je vis mon frère se détourner de l'agent à terre et se diriger vers l'arme qui gisait plus loin. Il la ramassa, passa la main sur son front pour y essuyer le sang qui y coulait. Il me jeta un regard souriant et revint vers son adversaire toujours à terre. Là, il le mit en joue.
 
Du sang gicla.
 


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Jae-joong releva la tête et vit devant lui un commando armé d'un fusil. Il sourit. Ainsi allait se terminer sa carrière de meilleur agent nord-coréen. En beauté et au combat. Il leva son arme et reçut une nouvelle balle dans la poitrine. Le choc lui fit lâcher son arme et mettre un genou à terre. Il tenta de juguler l'hémorragie avec sa main gauche alors que son autre main posée sur le sol lui évitait de basculer sur l'asphalte.
 


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Libérée de mon apathie par les deux détonations, je me précipitai vers lui.
« Oppa..., Oppa... »
On m'ordonna de m'éloigner de lui. Je n'obéis pas, bien évidemment. Je me retournai vers le tireur d'élite et fit écran de mon corps.
 
« Ha-na... dongsaeng..., entendis-je murmurer derrière moi.
Ayant relevé la tête mon frère me regardait les yeux éberlués. Il tendit une main vers moi et s'écroula au sol. La douleur lui avait fait retrouver sa mémoire effacée par des jours et des jours de torture.
 
La suite se déroula comme dans un rêve. Alors que j'allais m'écrouler, des bras puissants me soutinrent et m'éloignèrent de mon frère. J'essayai vainement de résister mais je fus impuissante. Mon précieux frère... je venais de le perdre une deuxième fois.
Épuisée, je fondis en larmes. Une voix douce mais masculine me susurra des mots simples et rassurants pour me calmer. Vaincue, je me laissais bercer par cette voix apaisante.
 
On me conduit à l'hôpital où je l'appris plus tard, mon fidèle Chang-min s'occupa de toutes les formalités.
 
Je reçus la visite de tous les employés de la rédaction de KBS. Même Jung Yun-ho vint me féliciter et m'offrir de magnifiques cadeaux. Il loua mon courage et me promit une promotion au sein de l'équipe. Bien évidemment, il avait une idée derrière la tête, il souhaitait profiter de ma notoriété du moment pour lui aussi monter en grade. Personne ne change aussi radicalement.
 
Chang-min m'informa que l'homme qui s'était occupé de moi sur les lieux de l'accident était en fait un agent du NIS du nom de Park Yoo-chun. En entendant son nom pour la première fois, je fus prise d'une brusque bouffée de chaleur. Son beau visage s'imposa dans mon esprit et des idées plutôt mal venues sortirent de mon imagination. Je dus rougir car mon ami journaliste me jeta un drôle de regard dans lequel je crus déceler une lueur de jalousie.
 
Quand je fus apte à sortir de l'hôpital, des policiers vinrent me voir à la maison pour prendre ma déposition. Quand je les interrogeai pour savoir ce qu'il était advenu de mon frère, ils refusèrent de me répondre. Ne pas savoir m'enfonça dans une profonde dépression.
Chang-min essaya par tous les moyens de me rendre le moral mais rien n'y fit. En désespoir de cause, il prit une décision qui me sauva mais qui lui ôta tout espoir de m'avoir rien que pour lui.
 
Quelques temps plus tard, je reçus un énorme bouquet de fleurs. Une petite carte l'accompagnait seulement signée : Park Yoo-chun. Mon cœur se mit à palpiter comme celui d'une adolescente vivant ses premiers émois malgré ma tristesse incommensurable.
 


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La lumière du matin filtrait par les persiennes de la chambre et les fenêtres ouvertes laissaient entrer la chaleur douce des rayons matinaux. Je me levais sans en avoir réellement l'envie mais le chant des oiseaux me donna la motivation suffisante pour engager cette nouvelle journée avec le peu de courage que j'avais.


La sonnerie de l'interphone retentit. J'appuyai sur le bouton de la caméra et je découvris à l'écran, un homme brun très séduisant mais qui ne semblait pas se sentir à sa place. Il avait l'air embarrassé.
 


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Park Yoo-chun se demandait bien pourquoi il avait accepté de rendre service à l'ami de Kim Ha-na. Aller voir la jeune femme ne semblait plus être une très bonne idée maintenant qu'il était devant chez elle. Toutefois, il souhaitait revoir son jolie visage, avoir la chance de la tenir encore une fois dans ses bras, sentir la chaleur de son corps contre lui...


Quand elle ouvrit la porte, son cœur manqua un battement. Elle était aussi belle que dans ses souvenirs. Elle s'effaça pour le laisser entrer et referma la porte sur lui.
 


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Deux mois plus tard.
 
« Yoo-chun shi, qu'est-ce que tu fais ? »
- Tiens, mets ça.
- Qu'est-ce que tu veux que je fasse de ça ?
- Mets-le sur tes yeux, veux-tu ?
- Qu'est-ce que tu manigances encore ?
- C'est une surprise. Allez, joue le jeu pour une fois ! »
 
Le nouvel homme de ma vie réussit à me convaincre grâce à son magnifique sourire et ses yeux pétillants de gentillesse. Je mis donc le bandeau sur mes yeux et me laissai conduire vers un lieu encore inconnu.
 
« C'est bon, tu peux retirer ton bandeau. »
Aussi dit aussi tôt fait. J'avais senti à l'odeur que nous étions au bord de la mer. J'avais aussi entendu les mouettes et le son des vagues heurtant les rochers. Devant moi s'étendait une petite plage de sable fin. Je me tournai vers Yoo-chun, le visage rayonnant. Je me jetai à son cou pour l'embrasser. Il me rendit mon baiser avec fougue. Puis il s'écarta.
 
« Tu es prête pour ta surprise ?
- Quoi ? Ce n'est pas ça ma surprise ? dis-je en désignant la plage de la main.
- Non. J'ai bien mieux. »
Son regard me quitta pour passer au dessus ma tête. J'eus soudain un curieux pressentiment et eus peur de me retourner.
« Ha-na... Kim Ha-na... petite sœur... lança timidement la voix de Kim Jae-joong dans mon dos...
 
 
Fin

 

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